Article rédigé par Nathalie Parent Dumoulin, NEXT Edition

CONCILIER TRADITION ET ORGANISATION VINICOLE

« La raison est souvent dans la simplicité », nous confie Christophe Massie, cofondateur de l’Agence de L’Arsenal sise à Bordeaux et membre expert de WI&NE.

La diversité des chais vinicoles met en évidence la richesse et l’authenticité des vins qu’ils produisent. Ces bâtiments sont conçus avec soin, en tenant compte à la fois des choix œnologiques, de l’efficacité fonctionnelle et des aspects techniques, tels que l’inertie thermique, la qualité de l’air et l’intégration de circuits de visite. Concilier tradition et vinification nécessite un savoir-faire colossal.

Une expertise à la fois œnologique et architecturale

Le chai est le lieu mystérieux où la magie opère, transformant le raisin en vin. Mais il n’y a pas de place pour le hasard. Au fil du temps, et particulièrement depuis la seconde moitié du XIX^e siècle, le chai vinicole a su se moderniser et se rationaliser. L’objectif était d’allier des normes de qualité gustative et olfactive exigeantes avec les contraintes de travail et de site propres à un bâtiment de production. Ces évolutions récentes sont le fruit des connaissances des œnologues réputés et de l’émergence, depuis une vingtaine d’années, d’une expertise spécialisée en conception de chais.

Cette expertise inclut les bureaux d’études spécialisés en ingénierie vinicole, qui s’attachent à proposer des conceptions basées sur l’optimisation du processus de production. De plus, le recours à des architectes renommés témoigne des efforts entrepris par certains propriétaires pour valoriser leurs produits. Des modèles traditionnels aux caves coopératives, chaque chai est l’expression de la passion et du savoir-faire du vigneron, révélant ainsi les caractéristiques uniques de chaque vin.

Bien plus qu’un outil de production

De plus, de nos jours, le chai vitivinicole est bien plus qu’un simple lieu de production de vin. Il est composé de plusieurs espaces spécialisés, chacun jouant un rôle crucial dans la chaîne de production du précieux nectar. Tout d’abord, il y a l’aire de réception de la vendange, où les précieuses grappes sont accueillies avec soin et délicatesse. Ensuite vient le local de vinification, où les différentes étapes cruciales, telles que le pressurage, la fermentation, le débourbage, le sulfitage et l’assemblage prennent vie. Une fois le vin élaboré, il est acheminé vers le chai d’élevage, où il est dorloté et surveillé avec attention. Puis, l’espace de conditionnement, mise en bouteille et étiquetage lui donne le style définitif avant que le précieux liquide ne soit placé dans le lieu de stockage et d’expédition.

Cependant, chaque région viticole a ses propres particularités. Prenons l’exemple de la Champagne, où la conception des chais est régie strictement par le Comité interprofessionnel du vin de Champagne. En revanche, en Provence, célèbre pour ses rosés, les exigences de stockage sont moins contraignantes et les espaces des chais sont plus restreints. La majeure partie de la production est vendue dans l’année, ce qui explique cette différence. Quant au Bordelais, où l’élevage des vins s’étend sur un minimum de trois ans, les cuviers et les chais sont dimensionnés pour accueillir au moins trois récoltes.

En conclusion, chaque chai vinicole est unique, adapté aux spécificités de la région et des vins qui y sont produits. C’est un véritable lieu de passion où le savoir-faire et l’amour du vin se rencontrent pour donner naissance à des nectars d’exception.

L’importance du diagnostic de l’existant et des études préliminaires

Mais au-delà des régions et des différences inhérentes à la vinification des vins rouges, blancs, rosés, tranquilles ou effervescents, il existe également d’importantes variations dans la nature des chais vinicoles selon le type d’exploitation. Une distinction cruciale est celle entre les chais privés, les chais de caves coopératives et les entrepôts de sociétés de négoce. Les premiers sont généralement situés sur un domaine ou un « château » qui s’étend sur 10 à 100 hectares. Selon la qualité recherchée, ils adoptent des processus plus ou moins traditionnels. Dans les grands domaines, la culture haut de gamme va de pair avec des pratiques séculaires : vendanges manuelles, caves souterraines en gravité pour l’encuvage sans pompage ni pression, fermentation en cuves en acier inoxydable et en bois, élevage en chais à barriques, décuvage par bacs de manutention…

Dans cette optique, la conception d’un chai ou la restructuration d’installations existantes nécessitent une approche à la fois créative et intelligente, afin de garantir des conditions optimales pour la production de vin tout en respectant les normes strictes du secteur agroalimentaires telles que :

• l’art de la distribution par gravité ;
• la thermie inerte ;
• les solutions innovantes écoénergétiques ; et
• les aménagements de circuits ERP pour l’œnotourisme.

On doit également considérer les défis posés par le contexte actuel, tels que les retards dans l’obtention des permis, la réticence à consulter les cabinets d’architecture tôt dans le processus pour un démarrage plus rapide, l’anticipation de problématiques éventuelles et le respect des délais pour accueillir la vendange dans les temps.

À propos de l’AGENCE DE L’ARSENAL

Pour mener à bien les projets de conception de chis ou encore de pôles viticoles de matériel, l’AGENCE DE L’ARSENAL fait appel à ses comembres WI&NE du bâtiment qu’ils soient géomètres-experts, bâtisseurs, experts en énergie et en processus vinicoles ou qu’ils soient notaires, juristes, etc.

On peut dire que l’architecture est à la fois ossature et cœur des ouvrages. Et, selon Christophe Massie : « Un projet réussi est celui dont le client s’appropriera l’œuvre architecturale. »

Pour contacter notre expert WI&NE, Christophe Massie : https://www.wi-ne.net/nos_experts/christophe-massie/

Article rédigé par Nathalie Parent Dumoulin, NEXT Edition, membre WI&NE Nouvelle-Aquitaine